Rencontre avec Robert PELLEING
De 14h00 à 17h00 le mercredi 30 mai 2007
Rappel rapide de Wallon sur la communication et Piaget sur le structuralisme
Comment s’organisent les connaissances dans l’intelligence humaine ?
L’esprit Freinet semble aller au mieux dans ce sens décrit par Piaget.
Echanges autour des questions, des problématiques de classe
Echanges autour du matériel Cuisénaire pour les intéressés
Problèmes de l’école
Les échanges entre êtres humains, depuis les hominidés, exigent deux conditions pour être productifs : une condition du domaine affectif et une du domaine intellectuel.
Il faut d’abord que les deux locuteurs aient confiance l’un dans l’autre sinon toute conversation entre eux devient impossible (voir le texte sur Wallon), et il faut aussi que le sujet de la conversation les intéresse tous les deux. C’est une nécessité qu’on peut vérifier tous les jours. (voir le texte sur Piaget concernant l’intérêt et l’assimilation).
Cela est vrai pour l’enseignement, qui est une relation entre le maître et chaque élève.
Il faut donc que l’élève ait confiance dans le maître, et donc que les parents aussi. Ce qui est le plus difficile compte tenu de l’évolution actuelle de la société. Or le vouvoiement n’a rien à voir dans l’affaire, c’est un problème qui concerne le maître et l’élève et qui dépend du climat de la classe et du règlement intérieur de celle-ci.
Il faut ensuite que l’échange entre maître et élève, basé sur cette confiance, réponde à un besoin d’apprendre de l’élève (voir mes textes sur la lecture et l’arithmétique) et ce besoin ne peut être édicté par un texte réglementaire.
Il est donc inutile, voire dangereux, de vouloir régenter ces domaines par des textes coercitifs. Par contre il serait utile de rappeler les conditions d’une relation positive d’enseignement entre le maître et ses élèves, et de fournir au maître les moyens de les réaliser.
Présents : Izabelle, Isabelle, Michelle, Cédric, Sarah, Cécile, Mireille, Laurent, Claudine, Robert PELLEING
Trois sujets :
Travaux de Jean Piaget
Travaux d’Henri Wallon
Réglettes Cuisenaire
Wallon permet d’expliquer en quoi nous ne sommes plus des animaux : nous pouvons communiquer, faire usage du temps et de l’espace dans les échanges. Deux conditions à la communication :
- avoir confiance l’un dans l’autre
- avoir de l’intérêt, être intéressé par ce qui se dit.
L’école est essentiellement une relation entre le maître et chaque élève, ce qui permet une communication au service de la construction de connaissances.
Piaget, un biologiste, s’est aperçu, par des fines observations, que ses enfants apprennent progressivement en se développant selon un rythme personnel. Au même âge, les enfants n’ont tous appris les mêmes choses. A un certain âge, un équilibrage intervient : c’est ce qu’il appelle les stades. Le développement est différent pour chaque enfant mais statistiquement, des aptitudes sont quasiment les mêmes pour un âge donné. Par exemple, l’enfant n’atteint la pensée abstraite que vers 10-11 ans.
Selon Piaget, une structure vaut plus que la somme des connaissances. Quand on acquiert une connaissance, elle s’intègre à une structure. Si ce n’est pas le cas, elle ne s’intègre pas et, même si on y trouve de l’intérêt, on l’oublie.
Pour qu’il y ait apprentissage, il faut qu’il y ait intérêt et raccordement à une structure existante de connaissances. C’est pour cela qu’il est indispensable de partir des représentations des enfants. C’est ce qu’on appelle le structuralisme de Piaget.
C’est aussi pour cela, que les mathématiques ne peuvent s’enseigner, elles ne peuvent que se construire, s’inventer. En ce sens, il est possible de distinguer apprentissage et construction, tout comme mémorisation et assimilation.
Dans les classes traditionnelles, les enfants n’ont pas les mêmes structures, ce qui pose des problèmes pour partir des représentations, surtout lorsqu’il s’agit d’aborder une nouvelle notion.
Les compétences, c’est la possibilité d’utiliser pour construire les connaissances que l’on a. Les connaissances sont assimilées, les compétences correspondent à des aptitudes à les utiliser.
Quand on veut chercher quelque chose, le cerveau crée des chemins entre les synapses. En parcourant régulièrement des chemins, ils deviennent automatiques, par exemple pour les tables de multiplication. C’est de cette manière que la mémoire se développe.
Les affichages dans les classes ont un double atout :
- permettre aux mémoires visuelles d’intervenir
- assurer de la construction en cas de défaillance mnésique.
Le concept d’intelligence est quasi impossible à définir. Seul Binet y est parvenu : « C’est ce que mes tests mesurent. » Cela correspond à l’intelligence scolaire.
De manière générale, il existe deux formes d’intelligence : l’intelligence inductive surtout occidentale et l’intelligence intuitive plutôt propre à l’Orient.
En somme, pour qu’il y ait apprentissage, il faut une rencontre entre :
- de la confiance
- de l’intérêt
- de la correspondance avec une structure de connaissances existantes
- un usage répété de l’apprentissage
Concernant la prise en compte des programmes, il s’agit dans un premier de déclencher l’intérêt des enfants « On ne peut pas forcer à boire un cheval qui n’a pas soif. Notre travail consiste surtout à donner soif. » (Freinet) On ne peut pas travailler sans l’intérêt. Ensuite, il convient de chercher ce qui est déjà construit et de s’y appuyer pour permettre les constructions. Par exemple, il vaut mieux travailler l’addition avant la multiplication.
Réglettes Cuisenaire
Très bon outil pour étudier les nombres, pour amorcer les nombres et même les opérations. En même temps, le danger est que cela matérialise le nombre. Le nombre est un objet abstrait, le cardinal d’un ensemble. En ce sens, il convient d’utiliser Cuisenaire pour montrer des structures et à côté rappeler qu’il s’agit d’une image.
5 étapes :
- Jeu
- Manipulation
- Ecriture avec matériel
- Ecriture sans matériel
- Calcul mental
Matérialiser les nombres est une nécessité à l’école élémentaire.
Voir aussi matériel Dienez pour la théorie des ensembles