Échanger, se former autour de l'inclusion en lien avec la coopération  

Découvrez, un peu avant le colloque, qui sont ces enseignants qui vous ouvrent la porte de leur classe, ainsi que le parcours de notre conférencier 

 

Intention : 

Une école inclusive va au-delà de l'intégration d'élèves ayant des besoins éducatifs spécifiques. Depuis la loi de 2005, un long chemin a été parcouru pour établir des communautés éducatives visant une plus grande solidarité.

La coopération peut servir de catalyseur pour l'inclusion, surtout dans les contextes marqués par des inégalités. Ce colloque réunira des enseignants et des chercheurs en éducation afin d'explorer comment créer un milieu éducatif où chaque élève peut trouver sa place et s'épanouir.

L'apprentissage reste central dans les débats sur l'école, et nous examinerons les pratiques qui favorisent l'inclusion et l'équité dans les écoles et les salles de classe. Les sujets abordés pourront aussi inclure l'analyse des processus de participation et de prise de décision, l'impact des technologies numériques, etc.

Conférence de  : Godefroy Lansade

"De quelques enjeux anthropologiques et politiques de l'inclusion scolaire"

A partir de deux enquêtes ethnographiques au long cours, l'objectif de cette conférence a pour ambition de saisir quelques-unes des questions qui sous-tendent l'inclusion scolaire en train de se faire. Ce sera l'occasion d'aborder cet idéal normatif comme un phénomène social; un lieu de confrontations, de représentations et de pratiques devant d'abord être décrites plutôt que glorifiées ou condamnées.

Anthropologue et maître de conférences au département des Sciences de l'éducation et de la formation à l’Université Paul Valéry Montpellier 3. Il est membre du laboratoire CRISES (Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences humaines et Sociales EA4424). Ses travaux s’intéressent à la question du handicap et à son traitement social dans les institutions scolaires et socio-éducatives. Et plus particulièrement à la manière dont les politiques publiques d’inclusion scolaire sont appropriées par les jeunes qu’elles visent et les effets qu’elles produisent sur ceux-ci (en termes de réception et d’usage).

 

Présentations de classe 

Présenter sa classe est l'occasion d'adopter une démarche réflexive sur son travail et de s'engager dans une posture professionnelle authentique. Ceux qui ont partagé leur expérience soulignent les avantages de cette analyse et de ce processus de construction. L'objectif n'est pas de montrer une classe parfaite, mais plutôt d'explorer des possibilités et de partager des pratiques pédagogiques.

Les participants seront incités à partager leurs travaux et expériences sur l'adaptation et le renforcement de la coopération et de l'inclusion dans leurs contextes éducatifs, à travers des ateliers auto-gérés. 

Corinne Solo Mazeau - en collège

J’enseigne l’histoire-géographie et l’EMC au collège de Cadours, au Nord de la Haute-Garonne. Dans cet établissement rural, au climat scolaire serein, les élèves manquent de motivation et d’ambition. Après quelques tentatives décevantes, j’ai commencé à m’interroger sur ce que j’attendais de la coopération entre élèves, sur ce qui pouvait la rendre porteuse d’apprentissages et surtout de motivation. Maman d’un élève à besoins éducatifs particuliers, je voulais aussi veiller à l’inclusion dans la coopération.

J’ai cherché des réponses en passant un Master de recherches en Sciences de l’Education avec l’INSPE de Toulouse. J’ai aussi eu la chance de fréquenter les Cahiers Pédagogiques et l’ICEM34, des groupes dans lesquels j’ai fait des rencontres inspirantes. Et me voici maintenant, expérimentant ma version des ilots, entre bonification et ludification.

Je souhaite vous présenter où j’en suis de mes réflexions, comment elles s’articulent dans ma classe, comment j’ai fait évoluer le dispositif et à quel point il est encore en perfectionnement.

Corinne Neuhart

J’enseigne les Lettres depuis 35 ans et j’ai plongé définitivement dans l’aventure EBEP il y a 20 ans en tant que formatrice académique sur les troubles des apprentissages. Je chemine auprès d’équipes pédagogiques en établissement et je prends part à des missions nationales à l’INSEI et à l’IH2EF.  

L’inclusion, ou plutôt l’école pour tous, a contribué au choix initial de mon métier et reste mon moteur d’inventivité en classe. Cette vision de l’école suppose aussi des pratiques coopératives pour éviter l’épuisement professionnel, pour favoriser l’entrée dans les apprentissages mais plus encore pour ouvrir à chaque élève une place effective dans un collectif. Elle associe une réflexion sur la forme (structuration de l’espace, de l’heure de cours) et une palette de pratiques pédagogiques (CUA / différenciation, travail en groupe, débats littéraires, ateliers de grammairien, d’écriture, de compréhension etc.) comme autant de vecteurs de progrès.

Avec le recul, je dirais que l’inclusion par la coopération gomme progressivement la stigmatisation liée à « l’étiquette EBEP » et pousse l’élève vers plus d’autonomie vis-à-vis de l’AESH ou de l’enseignant.

Aurélie Boutevin - école primaire

J’enseigne depuis un peu plus de 20 ans. Depuis 2009, j'exerce en cycle 3 (CM1-CM2) à l’école Donibane Sainte Famille d’Urquijo, à Saint Jean de Luz au Pays basque, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Je m’investis activement dans des projets pédagogiques interdisciplinaires qui ont de plus en plus d’envergure. Cette pratique m’a orientée peu à peu vers des pédagogies développant la coopération et m’a fait découvrir la richesse des travaux de l’équipe de PIDAPI dont j’ai intégré le groupe des auteurs en 2018.

Les apports des pédagogies coopératives accompagnent ma réflexivité autour des gestes professionnels et me permettent de construire un climat de classe et un enseignement incluant autant que possible tous les enfants.

En effet, l’établissement catholique sous contrat, dans lequel j’enseigne, inclut de nombreux enfants à besoins éducatifs particuliers. Dans ma classe, j’accueille des enfants bénéficiant du dispositif ULIS, d’autres bénéficient du pôle inclusif (pratique innovante), sans compter les autres EBEP (PPRE, PAI, PAP, PPS, EHP, suivi en hôpital de jour…). C'est un challenge quotidien que de faire en sorte que chaque enfant se sente bien dans son rôle d’élève, qu’il se sente acteur de ses apprentissages et partenaire d’une équipe aux ambitions à la fois personnelles et collectives !

Je vous partagerai donc comment j'articule la coopération et l’inclusion de tous ces enfants. Je vous ferai part de la «gymnastique organisationnelle» que cela impose et mes remises en question inhérentes… tout en menant les apprentissages d’une classe avide de projet (excellent vecteur, entre autres, pour le développement des capacités cognitives).

Je serai à l’écoute de vos questions et de vos retours ! Merci.